Les animaux mystiques
Il est d'usage de dire que chaque créature d'Arawen est un mélange subtil et unique de chacun des huit éléments fondateurs. Cependant, certaines plantes ou certains animaux sont sujets à un déséquilibre élémentaire et peuvent développer des capacités magiques. Parmi eux, il en est que l'on considère comme les incarnations des Dieux-Dragons eux-même. On les appelle les animaux mystiques qui, outre leurs effrayants pouvoirs, sont des sources de cristaux souvent très recherchés.
La Tortue des quatre horizons Lieu de vie : Désert Longévité : au moins 1000 ans Taille : 15 cm Poids : 300 kg |
Cette tortue quadricéphale de petite taille se rencontre dans tous les milieux désertiques depuis les côtes méridionales jusqu'à une altitude assez élevée. Elle se nourrit de roche et se déplace en petites colonies d'une dizaine d'individus. Sous sa carapace se nichent quatre têtes situées exactement aux dessus de chacune de ses pattes. Régulièrement, une tête se rétracte et s'endort tandis qu'une autre se réveille, se déploie et semble ainsi prendre le relai. Ses écailles sont faites d'Imanokine, une matière si dure que rien ne peut l'entailler si bien que cette tortue n'a aucun prédateur. Malgré cela, elle n'est guère invasive car ses cycles de développement et de reproduction sont particulièrement longs. Par contre, elle est si lourde que la décoller du sol à main nue ou même simplement la repousser est un exercice délicat. Seuls les Umulags se lancent parfois des défis de force consistant à les projeter le plus loin possible. Le seul moyen de tuer une tortue des 4 horizons est de la noyer... mais cela peut prendre des années tellement son souffle est lent. Mieux vaut donc ramasser les carapaces des tortues déjà mortes et qui servent souvent de refuge à d'autres petites créatures du désert.
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Cet oiseau extraordinaire au plumage plus blanc que la neige et dont l'envergure atteint les 40 mètres est surnommé par les Sinalis "empereur des vents". Ses plumes sont si légères que, lorsque l'une d'entre elles se détache, elle monte vers le firmament au lieu de retomber au sol. Sa beauté et sa grâce est fascinante et dangereuse à la fois car un simple coup d'aile trop proche du sol déclenche une tornade. Jamais durant toutes leurs longues années de vie, les Albarfans ne se posent. Ils ne possèdent d'ailleurs aucune patte mais à la place une seconde paire d'ailes, légèrement pour courtes que les premières, si bien que de loin, la créature ressemble plus à une libellule qu'à un véritable oiseau. Les Albarfangs se nourrissent en vol, se reproduisent en vol, et gardent leurs oeufs dans une poche spéciale jusqu'à l'éclosion. L'oisillon qui en sort déploie aussitôt ses ailes et s'envole à la suite de ses géniteurs. Seules les coquilles retombent vers le sol. Ce sont les fameuses Ultahirines qui font le bonheur des chanteurs et autres musiciens.
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On peut rencontrer les murènes verminières dans les milieux très éloignés que sont les grands glaciers des monts de l'Erda et les icebergs dérivant sur les eaux glacées aux confins du monde connu. Les scientifiques Ikantez ont d'ailleurs longtemps débattu sur l'existence d'une seule ou bien de deux espèces distinctes. Ce poisson creuse d'abord un réseau de galeries assez dense à l'intérieur des blocs de glace immergés puis façonne des cavités plus larges, sortes de nids dans lesquels il installe sa famille. Le groupe dépasse rarement une demi-douzaine d'individus. Pour effectuer ce travail de titan, la murène utilise quatre appendices buccaux qui ressemblent à des canines mais elle ne gratte pas la glace : elle la fait fondre à une vitesse proprement incroyable. Inversement, si elle souhaite refermer un passage, quelques coups de tête suffisent à geler l'eau et créer un robuste bouchon. À la mort de l'animal, ses "crocs" aux propriétés étonnantes forment des pierres appelées "Kazaalines". Ces dernières étant très recherchées de part de monde, des chasseurs prennent de gros risques en traquant les murènes. À la moindre morsure, la victime entre en état d'hypothermie et ses chances de survies sont quasiment nulles...
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Ce petit rongeur, très commun dans les nombreuses forêts d'Arawen, est l'un des animaux à la longévité la plus brève. On peut dire qu'il brûle sa vie au sens propre comme au sens figuré. Jamais il ne s'arrête de grimper, de courir ou de sauter et s'est heureux pour les autres occupants des sous-bois sans quoi, tout prendrait feu aux alentours. En effet, même si cet animal possède l'aspect d'un écureuil ordinaire, ses queues incandescentes en font une espèce tout à fait hors-normes. Sans cesse en mouvement, il est très difficile pour un observateur ordinaire de distinguer autre chose que le ballet exubérant de flammèches tournoyantes entre les branches des grands arbres, spectacle d'autant plus époustouflant à la nuit tombée. Seuls les Sinalis, dont la vue est exceptionnelle, ont pu dessiner précisément leurs traits et décrire leur mode de vie. Les nouveaux-nés possèdent une seule et unique queue. Une nouvelle leur poussera à chaque lever de Wam. Les Follékureuils se nourrissent essentiellement de graines et autres fruits à coques. Manger, tout comme se reproduire, se fait en course. Jamais, l'animal ne s'accorde le moindre repos et lorsqu'il s'arrête, ayant finalement épuisé sa vie éphémère, son corps se consume aussitôt, laissant au sol, une petite pierre orange pareille à un tison et que l'on nomme "Makarine".
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L'Arcrotale est sans doute l'animal mystique le plus méconnu d'Arawen. Rares sont ceux qui peuvent se targuer d'en avoir vu un jour et d'en rapporter la preuve. Cependant les descriptions se recoupent suffisamment pour que l'existence de cette espèce soit avérée, notamment sur les plateaux d'altitude où s'étendent de vastes landes semi-désertiques. Lorsque dans le ciel s'accumulent soudain des nuages d'un jaune-doré, annonciateurs d'orages électriques, se contorsionnent aux sols de petits vermisseaux. Leur taille grossit de minutes en minutes tandis que leurs corps deviennent de plus en plus luminescents. Certains se regroupent pour former un individu plus long, plus robuste et dont la forme rappelle celle d'un serpent. Les témoins prétendent que l'animal peut atteindre une dimension gigantesque et que des combats s'engagent entre les plus puissants d'entre eux jusqu'à ce qu'au final, il n'en reste qu'un. Ce dernier explose alors en des millions de petites étincelles qui montent vers le ciel ou se dispersent sous la rocaille. Pour les chanceux qui ont pu assister à ce spectacle d'assez loin pour ne pas mourir foudroyés, fortune est faite : en effet, en se rendant sur les lieux, ils trouveront surement quelques pierres magnétiques qui ressemblent à de grosses gouttes de miel et que l'on appelle "Cherlikines". Leur rareté fait bien entendu leur prix.
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Les Crapomorfoses vivent en colonie importantes mais discrètes dans le lit des méandres asséchés des fleuves. Si l'on n'entendait pas leurs coassements lugubres dès les premières heures du crépuscule, on pourrait croire que l'animal tient plus du mollusque que de l'amphibien. En effet, son corps, dont la couleur varie du brun au kaki, ne contient aucun os. De plus, il peut changer de forme et de texture selon ses besoins. Lorsqu'il se compacte, l'animal ressemble à un gros ballon surmonté d'une paire d'yeux globuleux et soutenu par quatre pattes qui ressemblent assez à des pommes pourries que l'on viendrait d'écraser par mégarde. S'il veut échapper à la capture, il prend alors un aspect si fluide qu'il peut passer à travers les mailles les plus fines. Mais attention tout de même, son sang est plus corrosif que n'importe quel acide. Mieux vaut donc les laisser tranquille, d'autant que les plus âgés peuvent se montrer agressifs et malgré leur petite taille, peuvent sans difficulté gober un jeune Umulag. Parfois les grands silures qui ratissent la vase des deltas engloutissent des Crapomorfoses sans même s'en rendre compte. Le poisson finit par mourir pendant sa douloureuse digestion mais il se forme dans son corps des petits cailloux nommés "Ogonites" : un concentré de poison qui fera le bonheur des guildes d'assassin.
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Les méduses d'Ether sont parmi les animaux qui offrent les plus beaux spectacles. Pendant leur migration, le ciel se remplit alors de milliers d'entre elles. Telles des ombelles naviguant sans effort au gré des vents, elles filent à leur rythme placide et rassurant vers les inaccessibles montagnes du Nord. Quelques mois plus tard, elles retourneront vers le Sud et disparaîtront au large de l'Océan des Monstruosités. Elles campent parfois au dessus des grands lacs ou des mers intérieures. C'est l'occasion pour les tribus Akatarays de se regrouper pour fêter la bénédiction qu'apportent selon eux, ces animaux qu'ils vénèrent. Si par un coup de chance inouïe, elles volent assez bas pour que leurs fins tentacules touchent un homme ou une femme (quelque-soit sa race), celui-ci reçoit le don de lire dans les esprits des gens et même, dit-on, de prédire l'avenir. Les méduses d'Ether n'ont pas de prédateurs connus mais lorsqu'elles sont prises dans les orages, certaines s'écrasent parfois au sol. Leurs corps se dissipent en un brouillard mauve qui, en se répandant sur des dizaines de kilomètres déclenchent hallucinations et folie meurtrière sur toutes les villes et villages qu'elle recouvre. Quelques années plus tard, non loin du point d'impact, il sera possible en creusant la roche d'y découvrir une ou plusieurs pierres aux reflets ondoyants : la précieuse "Azeline", le cristal des songes.
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Parmi les pierres aux caractéristiques extraordinaires que l'on utilise sur Arawen, figurent en tête les Arpalines. L'immense majorité d'entre elles sont dites "natives", c'est à dire qu'elles ont été créées lors du conflit qui opposa, dans les premières heures du monde, les Dieux-Dragons Imanok et Makar, donnant dans le même temps naissance à Arpal, régisseur du Magma. Mais il existe une Arpaline presque unique et exceptionnelle, dont la couleur change au gré des cycles de Chiva : le coeur du Gekkomodor. Ce monstrueux lézard aux yeux de braises, insensible à la brûlure des lacs de lave, se nourrit de soufre et de souffrance : celle des quelques héros qui régulièrement viennent le défier. La créature solitaire est prétendument immortelle. Même si quelques combattants sont entrés dans la légende en lui arrachant ce coeur tant convoité, le Gekkomodor réapparait toujours quelques années plus tard, dans la bouche d'un autre volcan depuis lequel il semble déjà narguer ses futurs adversaires. En tout point identique à son prédécesseur, le monstre semble pourtant gagner en astuce à chacune de ses rares défaites si bien que l'on pense qu'à sa mort, son sang rejoint les rivières de lave souterraines où son corps renaît. Un nouveau coeur d'Arpaline se met à battre dans sa poitrine.
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