Kazaal

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5. Le choix des Kans

Lorsque enfin, après 8000 cycles de Wam, les quatre premiers Élémentaires se réveillèrent, le spectacle était si saisissant, si admirable qu'ils en restèrent cois pendant d'interminables minutes. Ce qu'ils avaient sous les yeux dépassait toutes les espérances. Ce monde si triste qu'ils avaient abandonné aux mains de leurs Frères grouillait maintenant de couleurs, de parfums, de sons... de Vie.

Les Arakxims n'avaient pas ménagé leur peine en créant une variété époustouflante d'espèces depuis le discret lichen accroché à l'ombre d'un rocher jusqu'aux monstres marins si hideux qu'ils ne se montraient jamais à la face du jour. Ils avaient travaillé seuls ou ensemble selon leurs humeurs, organisant parfois des concours et rivalisant ainsi d'originalité. L'équilibre était presque parfait et c'est avec une satisfaction à peine dissimulée qu'ils accueillirent les compliments de leurs pairs.

Le grand théâtre du monde avait donc commencé mais point de nom à cette pièce. En l'honneur du créateur de Tout, les Dragons la nommèrent : Arawen.

L'oeuvre était-elle terminée ? Le monde était stable, les cycles de la vie et de la mort l'animaient avec une régularité sans faille. Pourtant quelque-chose manquait.

ULTAHIR le majestueux parla le premier : "Ce que vous avez créé est admirable mais ITAY nous a demandé d'administrer Arawen et nulle créature n'est digne de recevoir le souffle de notre conscience."

Tous acquiescèrent silencieusement.

IMANOK le taciturne continua : "Le monde est fixé et nous ne savons pas créer la vie."

MAKAR le brillant reprit : "Si nous ne pouvons la créer, choisissons celle qui nous semble digne de recevoir nos qualités et nos défauts, notre savoir et nos rêves."

KAZAAL le sage prit enfin la parole : "Nous sommes tous si différents. Explorons ce vaste monde et choisissons chacun quelle espèce nous bénirons de nos dons."

Et les quatre de se séparer. Pas un jour ne passait sans qu'ils ne s'étonnent de la diversité des formes de vie qu'ils rencontraient, de la splendeur des paysages qu'ils traversaient, mais ils ne perdirent pas de vue leur objectif.

Au bord de l'océan, KAZAAL rencontra une tribu de pêcheurs. Ils étaient très grands et puissants mais faisaient preuve d'une délicatesse peu ordinaire, dessinant des créatures marines éphémères sur le sable mouillé que sans cesse les vagues dévoraient de leurs langues d'écume. Ils contaient des histoires sur l'origine des choses et les réinventaient chaque jour avec un plaisir renouvelé.

MAKAR, qui aimait beaucoup son fils ARPAL, lui demanda conseil. Ce dernier lui présenta une créature tenace et courageuse, capable du meilleur comme du pire. Elle maculait de ses huttes en bois d'ébène les landes sulfureuses et rougeâtres du flanc des volcans, bravant tous les dangers pour y chercher ce feu qui les fascinait tant et qu'ils tentaient vainement d'apprivoiser.

IMANOK porta ses yeux sur ce qui vivait sous la Terre. Il découvrit un peuple de petite taille qui creusait des galeries, non par la nécessité impérieuse de se nourrir, mais pour y chercher des pierres brillantes et multicolores. À chaque gemme extraite de la Terre, il sentait la douleur de ses blessures diminuer, comme un corps étranger que l'on aurait retiré de sa chair. IMANOK aima ses abeilles infatigables creusant des labyrinthes d'obsidienne en quête d'une goutte de miel.

Enfin ULTAHIR explora silencieusement le domaine des airs mais ne trouva rien. Certes, le ciel était riche d'oiseaux et d'insectes mais chacune de ces créatures finissait par se poser pour trouver le repos. Son regard se tourna vers d'immenses prairies où flottaient d'étranges méduses dont les fins tentacules s'accrochaient aux hautes herbes balayées par les vents incessants. Perdu dans cet océan de verdure vivaient des êtres aux silhouettes élancées, tissant des toiles pour capturer le souffle invisible de l'air. ULTAHIR s'en émut.

C'est ainsi que furent choisis les "Kans", les élus.


 

6. Le temps des Dragons

Les Araklems ne se révélèrent qu'aux yeux des plus méritants de chaque tribu et commencèrent leurs enseignements en fonction de ce que les élus désiraient savoir. Ni plus, ni moins. Générations après générations, le savoir des Kans grandissait et leur nombre aussi.

Les Arakxims continuaient à créer de nouvelles espèces mais regardaient le travail de leurs ainés avec inquiétude. Un jour, ils se réunirent.

CHERLIK gronda : "Les Kans vont briser l'harmonie du monde."

OGON garda un silence approbateur.

AZEL sussura : "Nos Frères connaissent les règles universelles. L'unicité est source de solitude et précède la scission."

ARPAL cracha : "La fin est un début. Laissons les transformer Arawen et allons nous reposer."

Mais ULTAHIR, dont les oreilles peuvent entendre toute chose, avait surpris leur conversation. D'un commun accord, tous les Dieux-Dragons décidèrent de se retirer et de laisser les Kans continuer seuls sur la route de leur destinée.

Ainsi ils disparurent à nouveau durant plusieurs siècles.


 

Fin du 2ème âge.


Date de création : 07/12/2015 19:09
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